Les Mardis de Pharmacie

« Les mardis de Pharmacie : la recherche et l’innovation au service de la formation » est un cycle de conférence qui a pour objectif de faire connaître de manière vulgarisée les champs et compétences scientifiques portées par l’ensemble des enseignants-chercheurs et chercheurs impliqués dans les formations proposées par notre UFR. Chaque premier mardi de chaque mois lors de la pause déjeuner, un enseignant-chercheur de la Faculté présentent ses travaux de recherche.

Ces conférences ouvertes à tous les membres de l’UFR « personnels et étudiants » permettent de renforcer les échanges entre tous les acteurs de la formation, d’instaurer une convivialité, et pourquoi pas d’initier de nouveaux projets ou des collaborations à différents niveaux (pédagogiques, scientifiques).

La recherche en Sciences Pharmaceutiques couvre différents champs thématiques rattachés aux pôles de recherche de notre université : Pôles Biologie Santé, Chimie, Agriculture Environnement Biodiversité, Mathématiques Informatique Physique Systèmes et les Sciences Sociales. Cette diversité est un atout majeur pour maintenir et renforcer nos formations au regard des innovations et connaissances acquises en recherche. Une meilleure connaissance de nos activités scientifiques est une force pour le développement de nos formations et aussi une opportunité de rencontre.

Présentation à venir

Bientôt disponible

PRésentations passées

juillet 2023 : Thérapie cellulaire dans l’oreille interne : nouveaux développements et perspectives – azel zine

Le vieillissement, l’exposition à de forts volumes sonores, à des médicaments ototoxiques mais aussi certaines maladies comme le diabète peuvent provoquer des pertes d’audition. Selon l’OMS, 15 % de la population mondiale serait sujette à des troubles auditifs, avec une tendance à la hausse. Plus de 90% des pertes auditives sont dues à une destruction des cellules ciliées (cellules sensorielles de l’oreille interne responsables de l’audition) ou du nerf auditif. A l’heure actuelle, le traitement de ces déficits auditifs est encore un challenge puisque les solutions proposées aux patients ont pour objet de soulager les symptômes de ces troubles (appareillages) mais ne permettent en aucun cas de restaurer l’audition. Notre équipe travaille depuis environ une dizaine d’année sur une solution innovante portant sur le développement de biothérapies pour la surdité neurosensorielle. Nous avons récemment fourni la preuve de concept de thérapie cellulaire avec les premiers essais de greffes dans la cochlée d’un modèle animal de surdité. Je conclurai cette présentation par les défis biotechnologiques critiques qui restent à franchir avant de pouvoir mettre en place une thérapie cellulaire pour traiter la déficience auditive chez l’homme.

juin 2023 : Formulations lipidiques pour la voie topique : les atouts des polyoxazolines pour une délivrance ciblée – laurianne simon

La peau, principale barrière protectrice face aux agressions extérieures, est de plus en plus agressée par des sources environnementales. Les agressions quotidiennes (pollution, tabac, UV…) génèrent une surproduction de radicaux libres qui conduit au vieillissement prématuré de la peau et favorise le développement de pathologies et cancers cutanés. Pour neutraliser efficacement l’excès de radicaux, il faut délivrer des actifs (antioxydant) in situ, au plus profond de l’épiderme. Mais comment traverser la peau efficacement sans l’endommager ?
Pour atteindre cet objectif, nous avons développé à l’ICGM, dans l’équipe du Pr. Sylvie Begu, des nanoformulations lipidiques sur mesure pour acheminer les antioxydants dans l’épiderme. Ces nanoformulations ont été élaborées avec des polymères bio-inspirés, mimant en partie la structure notre peau : les polyoxazolines. Ainsi, nous avons pu évaluer les propriétés physico-chimiques des formulations polymériques et valider leur efficacité in vitro et in vivo. Les formulations ont pu pénétrer la peau sans endommager les cellules pour délivrer les antioxydants encapsulés dans l’épiderme.
Ces travaux ouvrent donc la voie vers de nouvelles thérapies cutanées pour traiter des pathologies telles que le psoriasis ou le mélanome dont la prévalence mondiale augmente considérablement.

mars 2023 : Les métabolites oxygénés d’acides gras polyinsaturés (oxylipines), synthèses et applications thérapeutiques – camille oger

De part leurs nombreuses insaturations, les acides gras polyinsaturés (APGI ou PUFA) sont sujets aux oxydations (peroxydations). La peroxydation lipidique est un phénomène classique chez les AGPI, qui est lui-même souvent dû au stress oxydant. Cette peroxydation mène alors à la métabolisation de l’acide gras, et la formation de métabolites, nommés oxylipines. Ces oxylipines peuvent avoir des activités thérapeutiques, ou encore être utilisées comme biomarqueurs du stress oxydant. Il existe de nombreuses structures d’oxylipines et l’étude individuelle de chaque structure nécessite d’utiliser la synthèse chimique. Au cours de cet exposé, Camille Oger nous a présenté ses travaux autour de la synthèse totale multi-étape, visant à obtenir ces oxylipines, puis des applications en tant que biomarqueurs, ou potentiel médicament.

Décembre 2022 : Modélisation pharmacocinétique : Détermination des posologies pour les populations vulnérables – Sonia KHIER

Les modèles pharmacocinétique-pharmacodynamiques (« Pharmacometrics ») décrivent et quantifient les interactions entre les xénobiotiques et les individus (humains et non humains). Ils contribuent au développement des médicaments ainsi qu’à la prise de décisions réglementaires puisqu’ils permettent l’identification de facteurs physiologiques et/ou pathologiques et/ou externes qui impactent significativement la relation dose-concentration-effet (thérapeutique ou toxique). Ces modèles permettent aussi de calculer les posologies efficaces en fonction de la situation clinique des patients.
En post-AMM ce travail de modélisation est encore nécessaire, en particulier pour expliquer les besoins particuliers de posologie dans les populations vulnérables (cancérologie, pédiatrie, réanimation, maladies orphelines). Ce travail de modélisation pharmacocinétique permet d’améliorer la prise en charge du patient au sein d’une équipe transdisciplinaire (compétences mathématiques, pharmaceutiques et médicales).

Novembre 2022 : Des diazépines pour le traitement du mélanome métastasé ?  – Nicolas MASURIER

Le mélanome cutané constitue la forme la plus agressive des cancers de la peau. Il représente environ 10% des cancers de la peau et il voit son incidence augmenter régulièrement de 10% par an dans les pays industrialisés, depuis 50 ans. Au stade local, une exérèse chirurgicale permet d’obtenir plus de 80% de survie à 5 ans. Cependant, si le diagnostic est tardif, le mélanome métastase rapidement et le taux de survie chute drastiquement. Ainsi, plus de 1500 décès annuels lui sont imputables en France. Lorsque le mélanome métastase, plusieurs molécules de chimiothérapie sont disponibles (dacarbazine, fotémustine…). Les taux de réponses restent cependant faibles (inférieures à 20%), ce cancer étant intrinsèquement réfractaire à l’apoptose et particulièrement chimiorésistant. Depuis 2011, de nouvelles thérapies (thérapies ciblées et immunothérapie) ont apporté des résultats prometteurs, la médiane de survie étant améliorée de 6 à 10 mois. Cependant, malgré l’espoir suscité par les thérapies ciblées, il est vite apparu que le développement quasiment systématique de résistances secondaires entrainait une progression tumorale dans un délai de 6 à 8 mois après leur mise en place. Ainsi, le mélanome métastatique apparait comme l’un des cancers les plus résistant, et reste un défi thérapeutique. Dans ce contexte nous avons identifié une famille de composés de structure diazépine qui possèdent des activités prometteuses in-vitro et in-vivo, et qui est en cours d’étude.

Octobre 2022 : La réutilisation des eaux usées et les contaminants émergents : des défis sociétaux et environnementaux – Geoffroy DUPORTÉ

La pénurie des réserves d’eau de bonne qualité et le stress hydrique dans de nombreuses régions du monde sont parmi les enjeux environnementaux et sociétaux les plus important du XXIème siècle. Ces problématiques ne cessent de s’aggraver avec l’augmentation de la population dans le monde, la pression anthropique sur les réserves en eau et le réchauffement climatique. La réutilisation des eaux usées traitées (REUT) constitue une ressource alternative pérenne et à fort potentiel notamment pour les régions soumises à un stress hydrique. Il existe aujourd’hui de nombreux usages différents de la REUT permettant de répondre à ces enjeux dans de nombreuses régions du monde (usages agricoles, usages urbains ou encore usages environnementaux tels que la recharge artificielle des aquifères…). Toutefois, les risques sanitaires et environnementaux associés à la présence de contaminants émergents soulèvent encore de nombreuses questions sur les risques de la REUT sur l’environnement et la santé. L’équipe ContEm est actuellement fortement mobilisée sur ces questions de recherche en travaillant sur (1) des solutions de traitement basées sur la nature et (2) les défis analytiques associés pour mieux évaluer le rapport bénéfice/risque de la REUT.

Juin 2022 : Place des milieux hydriques dans la problématique de l’émergence et dissémination de l’antibiorésistance – Patricia LICZNAR-FAJARDO

L’émergence et la dissémination de bactéries pathogènes résistantes aux antibiotiques et de leurs gènes de résistance sont des menaces mondiales qui nécessitent des actions associant santé humaine, animale et environnementale.
L’eau et les écosystèmes aquatiques sont à la fois une matrice d’interactions, lieu d’émergence/dissémination d’antibiorésistance à travers les communautés bactériennes autochtones et allochtones du milieu hydrique, et un vecteur potentiel d’antibiorésistance vers l’homme. Mes travaux actuels portent sur la caractérisation de bactéries résistantes et des gènes impliqués dans l’antibiorésistance, et de leur dynamique. Ces études sont fortement ancrées sur des territoires : Montpellier et ses alentours (sources karstiques, zone urbaine, lagunes littorales), mais aussi Abidjan (Côte d’Ivoire) et Oruro (Bolivie). Notre hypothèse est que l’environnement hydrique, soumis à des pressions anthropiques (urbaines, minières, …) joue un rôle dans la persistance, l’émergence et la dissémination de résistances problématiques en santé humaine.

Mai 2022 : Recherche convergente et Exobiologie : des anticorps pour détecter des traces de Vie extra-terrestre ? – Gaëlle COUSSOT

L’exobiologie est la recherche de traces de vie (signatures ou marqueurs), présente ou passée, à la surface des corps du Système Solaire (Mars, satellites de
Jupiter). Les biopuces sont des détecteurs d’un genre nouveau dans le domaine spatial et présentent indéniablement un très fort potentiel en exobiologie. Basée
sur de l’immunodétection, notre projet vise à développer un système embarqué permettant de réaliser des analyses in-situ. Ce projet présente des défis
technologiques (microlyophilisation d’anticorps, matériaux de microfluidiques hybrides, spectromètre miniaturisé) avec la mise en place de contrôles qualité car
les techniques analytiques actuellement maîtrisées sur Terre ne sont pas adaptées aux contraintes environnementales et techniques d’une mission spatiale.

Avril 2022 : Lutte contre la résistance bactérienne – Laurent GAVARA

Depuis l’introduction de la pénicilline, de nombreux antibiotiques ont été développés entrainant une chute de la mortalité par les infections bactériennes. A partir des années 70, le nombre de nouveaux antibiotiques a diminué tandis que la résistance des bactéries aux antibiotiques n’a cessé de croître jusqu’à sérieusement compromettre cette grande avancée de la médecine. L’OMS a été la première à sonner la sirène d’alarme en établissant une liste prioritaire de pathogènes à combattre. Cette liste comporte exclusivement des bactéries à gram négatif qui sont caractérisées par un très haut degré de résistance en particulier vis-à-vis des β-lactamines. Cette classe thérapeutique majeure, les ß-lactamines, est la cible d’enzymes bactériennes capables de la neutraliser : les ß-lactamases.
Notre groupe de recherche est fortement impliqué dans un programme de développement d’inhibiteurs de β-lactamases pour resensibiliser les souches bactériennes pathogènes responsables d’infections nosocomiales.

Mars 2022 : Approche multidisciplinaire de la modélisation des processus biologiques complexes appliquée au cancer – Laurent LARIVE

Pour ce cycle de conférences, j’ai choisi de présenter un résumé de mes projets passés et actuels, ainsi que leurs perspectives. Au cours de mon doctorat, sous la direction de Paul Mangeat, j’ai développé une approche de phospho-protéomique quantitative pour étudier l’impact de la dérégulation de l’activité enzymatique de la protéine kinase SYK sur la signalisation des cellules de cancer du sein. Après mon doctorat, j’ai rejoint Xosé Bustelo pour travailler sur la GTPase R-RAS2 dont la fonction in vivo était inconnue. Après mon retour en France, j’ai appliqué des approches globales de protéomiques pendant mon stage postdoctoral avec Serge Roche. Avec cette expertise des interconnexions entre les dimensions moléculaire, cellulaire, tissulaire et animale pour relier la biochimie des protéines, la biologie cellulaire et la physiopathologie, j’ai rejoint le laboratoire de Pierre Cuq à l’IBMM puis celui de Peter Coopman à l’IRCM pour développer un projet de biologie des systèmes reposant sur une étroite collaboration avec les mathématiciens et informaticiens de l’équipe d’Ovidiu Radulescu. Cette dernière expérience m’a convaincu de la nécessité d’étudier la progression du cancer et la résistance aux traitements par une approche multidisciplinaire de la modélisation de ces processus biologiques.

Février 2022 : Évolution de l’encadrement et de l’organisation de la recherche sur la personne en France – Virginie RAGE

L’entrée en application des règlements européens relatifs aux dispositifs médicaux et aux essais cliniques des médicaments, ainsi que la crise sanitaire ont entrainé des modifications dans l’encadrement de la recherche sur la personne en France. Des modifications ont été adoptées d’autres sont en cours de développement.

Janvier 2022 : Un grain de sel dans le métabolisme : une question d’immunologie ? – Caroline DESMETZ