Notre logo et son histoire

Le logo de notre UFR Sciences pharmaceutiques et biologiques, alias Faculté de pharmacie, a de quoi surprendre, avec ce personnage accompagné de son chien. Et pourtant, il vient de la longue histoire de la pharmacie à Montpellier.

Dès le XIIIe siècle, les épiciers apothicaires de Montpellier prêtaient le « Serment des Especiadors » qui contient la promesse « d’exercer la profession bien et loyalement et de faire préparer de même les confections sans aucune sophistication comme l’ordonne l’Antidotaire où sont inscrites les formules ». Les statuts de 1340, puis ceux de 1572 vont organiser cette profession, toujours sous le contrôle de l’Université de médecine. Il en résultera la première pharmacopée en France en 1574, écrite, à la demande des apothicaires, par Laurent Joubert, professeur de médecine et la création d’un droguier en 1588 tenu par un apothicaire qui en faisait la démonstration trois fois par an aux étudiants médecins (c’est l’ancêtre de l’actuel droguier de la faculté). Le maître-apothicaire à l’issue de sa maîtrise prête toujours serment « de bien et fidèlement exercer sa charge et d’observer tout le contenu de nos statuts et règlements ». Les statuts de 1631, sans changer fondamentalement l’organisation de la profession, portent la marque de la Contre-Réforme, et c’est là que la figure de Saint Roch fait son apparition comme patron des apothicaires montpelliérains.

Pourquoi St Roch ?

Ce personnage est né à Montpellier vers le milieu du XIVe siècle. Ayant distribué tous ses biens aux pauvres, il prend le bâton de pèlerin et part pour Rome. D’où le costume : grande cape, chapeau à large bord, bâton avec gourde. Les épidémies de peste sévissant alors en Italie, il participe activement à la lutte contre la maladie, qu’il finit par contracter. Mis en quarantaine dans un bois, il réussit à se soigner et il survit grâce à un petit chien qui lui apporte à manger tous les jours. D’où, sur ses représentations, le chien (roquet) et le dévoilement de son bubon en haut de la cuisse. Il meurt vers 1379 (à Montpellier ? ou à Voghera, plus probablement ?) et son culte comme saint patron invoqué contre la peste est attesté dès 1391 en Italie. On peut comprendre l’attachement des montpelliérains, pour ce compatriote mondialement connu et le choix des apothicaires pour ce saint guérisseur.

Le Sceau des apothicaires

À partir de 1664, c’est lui qui va sceller les pots de thériaque et autres mithridates, préparés publiquement et emportés à la Foire de Beaucaire. D’où le vase tenu par Saint Roch qui dit « Nihil preciosus », « rien de plus précieux » que ce médicament véritable panacée. Les apothicaires ont alors leur propre sceau dont une copie sert actuellement à faire le cachet de cire sur le serment prêté par le nouveau docteur en pharmacie. En effet depuis les années 1960, la faculté a repris la tradition du serment qui marque l’attribution du diplôme de pharmacien et a choisi de faire revivre la figure de Saint Roch.

Le symbole de notre Faculté

La faculté a repris l’antique sceau des apothicaires comme logo dans les années 1960, marquant ainsi les racines de la pharmacie à Montpellier. Et maintenant elle le modernise pour se tourner vers l’avenir dans la continuité de son histoire.

Texte de Marie-Sophie Guibert, Conservatrice du Musée de la Pharmacie Albert Ciurana.