Rugby professionnel et études : le pari réussi de Joseph Laget
À 25 ans, cet étudiant en première année de DNO (Diplôme National d’Œnologue) à Montpellier mène une triple vie : rugbyman professionnel en Pro D2, étudiant et jeune papa d’une petite fille d’un mois. Portrait d’un homme qui refuse de choisir entre ses passions.
Un équilibre savamment orchestré entre terrain et cours
Avec un contrat professionnel depuis 2018, le rugby constitue son métier principal, mais il n’abandonne jamais ses études : « J’ai étalé mes années d’études pour pouvoir faire le rugby. J’ai fait des choix mais j’ai rien abandonné. »
Son emploi du temps relève de la haute voltige : entraînements du dimanche au mardi, cours à Montpellier selon les obligations, déplacements du jeudi au vendredi pour les matchs. Entre tout cela, il jongle avec ses responsabilités de jeune papa, s’occupant de sa fille d’un mois et passant du temps en famille.
L’université facilite cette organisation : « Quand je compare aux autres élèves classiques, moi j’ai pas mal d’aménagements : les profs m’aident sur des cours que je rate, les changements de groupe. Franchement, j’ai toujours une très grande aide de la fac. »
De Marseille à la Pro D2
Tout a commencé par hasard : « Au début, j’étais un peu plus rond et petit, je voulais faire du sport pour me dépenser et je me suis retrouvé dans le rugby au hasard, dans un club à côté de chez moi à Marseille. » Le talent se révèle rapidement, menant aux sélections puis à Provence Rugby.
Son moment le plus marquant ? « Mon premier match en professionnel en 2018. Quand on voit souvent les grands jouer et qu’on se retrouve à leur place, c’est un beau souvenir. » Aujourd’hui en Pro D2, l’objectif est clair : remonter en Top 14 via les phases finales.
Un projet professionnel mûrement réfléchi
Conscient de la réalité du sport professionnel, il anticipe l’après-rugby : « Le rugby, ce n’est pas éternel. En cas de blessure, ça peut s’arrêter du jour au lendemain. Il faut être réaliste. »
Après un bac S, une licence de chimie et un bachelor de commerce dans le vin, il poursuit en œnologie. « Ma deuxième passion, c’est lier le vin à la chimie. Quand le rugby se terminera, je basculerai sur ça directement. »
Cette complémentarité lui profite : « Contrairement à l’image du rugbyman un peu bête, il y a beaucoup à analyser au rugby. Les études aident à structurer ses idées, et inversement, la rigueur du sport aide dans les études. Même avec moins de temps, on l’optimise mieux. »
Son conseil aux étudiants ? « Je ne pense pas qu’il y ait vraiment un choix à faire. La fac est là pour aider, il y a beaucoup d’aménagements possibles. Moi qui m’entraîne tous les jours, j’arrive à suivre un diplôme de grade master. C’est possible ! »