Portrait d’une chercheuse : Marie Morille

Marie Morille est Maître de conférences à l’Université de Montpellier (Faculté de Pharmacie) et à l’Institut Charles Gerhardt de Montpellier (ICGM).

Mon parcours

Après un Master en Biologie Cellulaire (Université d’Angers), j’ai effectué un doctorat en nanomédecine (2006-2009), focalisé sur le développement de nanoparticules lipidiques furtives au regard du système immunitaire pour la thérapie génique de tumeurs.

J’ai ensuite travaillé comme ATER à Bordeaux (Université Victor Segalen) en explorant les aspects de nanotoxicité, avant d’effectuer un post-doctorat à l’interface entre la pharmacie galénique (encapsulation de protéines) et la thérapie cellulaire, en travaillant sur le développement de microcarrier pharmacologiquement actifs pour la régénération du cartilage (Université d’Angers/Université de Montpellier). J’ai ainsi développé une expertise multidisciplinaire, à l’interface de la physico-chimique, de la galénique et de la biologie, ce qui me permet d’interagir avec des publics très différents, c’est particulièrement stimulant !

Mes activités de recherche au sein de l’ICGM (Département Chimie & Matériaux MacroMoléculaires)

Depuis 2012, je mène des recherches sur la conception de systèmes d’administration de biomolécules, mettant un accent particulier sur la coordination entre les propriétés physico-chimiques des nanovecteurs et l’impact que cela peut avoir sur les performances biologiques de ces systèmes. Mes axes de recherches principaux sont centrés sur le développement et la caractérisation de nanomédecine, en particulier pour l’administration d’acides nucléiques (siRNA, mRNA), ainsi que sur l’ingénierie de nanomédecine naturelle, les vésicules extracellulaires (EVs), afin de rationaliser leur application thérapeutique. Cette dernière thématique, alliant ma formation initiale de biologiste cellulaire et mon intérêt pour la pharmacie galénique et la physicochimie, est particulièrement passionnante !

Ainsi, pour répondre à ces questions scientifiques, mon groupe est composé de chimistes, de biologistes, mais aussi de pharmaciens qui travaillent ensemble au quotidien. De cette diversité des profils naissent des questionnements différents, des approches complémentaires, ce qui est particulièrement enrichissant humainement et scientifiquement, et souvent très efficace pour répondre aux challenges scientifiques !

Activités d’enseignements

Mes activités d’enseignement, au sein du Département Pharmacie Galénique, Biomatériaux et Cosmétologie, portent sur les sciences pharmaceutiques appliquées aux biothérapies, avec un accent particulier sur les nanomédecines (formulation, caractérisation physico-chimique et biologique, application clinique). En effet, il y a un fort besoin au niveau national, et en particulier au niveau de la région Occitanie, de former les futurs professionnels de santé capable de concevoir et d’administrer ces médicaments particuliers que sont les biothérapies. Cela passe par l’apprentissage de la formulation galénique de ces biomolécules très spécifiques, mais aussi très délicates à manipuler et donc à administrer.

Depuis janvier 2024, je coordonne le programme d’éducation de l’IHU Immune4cure dédié au développement de traitements pour les maladies auto-immunes et inflammatoires. Ce programme vise à proposer une offre de formation multidisciplinaire pour des médecins, des pharmaciens, des scientifiques et doctorants, qui seront ainsi capables de travailler dans des installations de bioproduction GMP et d’aborder les spécificités des thérapies cellulaires innovantes pour proposer une médecine personnalisée/de précision.

Dans ce contexte, nous prévoyions, à l’horizon 2027, de participer à la création d’un plateau de formation innovant au sein de l’UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques pour permettre, en particulier, la formation à la production et caractérisation (physico-chimique et biologique) de nanoparticules naturelles (EV) et synthétiques (nanomédecines).

En quoi l’IUF offre un environnement favorable à ma recherche ?

Depuis 2022, je suis membre junior de l’Institut Universitaire de France (IUF). Cette délégation m’a permis d’obtenir des moyens supplémentaires pour développer mes activités de recherche, mais surtout de me libérer du temps, denrée précieuse pour un enseignant-chercheur, afin de pouvoir espérer être compétitif dans ce domaine de recherche très dynamique.

L’objectif de ce projet IUF, courant sur une période de 5 ans, est de développer différents types de produits biopharmaceutiques à base d’EVs pour l’administration pulmonaire, en particulier par nébulisation. En effet, cette voie d’administration, très peu évaluée à l’heure actuelle pour les EV, présente un fort potentiel dans diverses pathologies pulmonaires. Grâce à cette délégation, je reviens tout juste d’une mobilité en Californie (UC Davis), soutenue par la prestigieuse bourse Fulbright, pour collaborer avec une équipe de recherche dédié à l’utilisation thérapeutique des EV, et à la thérapie cellulaire. Une expérience particulièrement enrichissante aussi bien scientifiquement que personnellement.