Stages de la filière recherche des études pharmaceutiques à l’international

Quatre étudiants de la Faculté ont accepté de partager leur expérience de stage à l’étranger, entre recherche de pointe, découverte culturelle et choix de carrière affirmé. De Vienne à Seattle, en passant par Chicoutimi ou Shanghai, leurs parcours illustrent la richesse des opportunités à l’international et la diversité des thématiques de recherche explorées.

Ornella clara

L’année dernière, j’ai effectué mon stage de recherche à Vienne, en Autriche, au sein de l’équipe du Professeur Igor Adameyko, spécialisée dans l’étude des cellules des crêtes neurales en biologie du développement.

Mon projet portait sur l’origine cellulaire potentielle du sarcome d’Ewing, un cancer pédiatrique affectant les tissus mous et les os. L’hypothèse testée suggérait que ce cancer pourrait découler des cellules des crêtes neurales. Identifier cette origine permettrait de cibler certains gènes de développement, potentiellement maintenus actifs lors des processus tumoraux.

Ce stage m’a permis d’acquérir des compétences en culture de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) et en analyse de données single-cell RNAseq. Il m’a également offert l’opportunité de travailler dans un environnement international avec des chercheurs et chercheuses passionnées.

J’ai réalisé mon Master 2 recherche orienté biologie du développement à Marseille. J’ai effectué mon stage au sein de l’équipe du Professeur Pierre-François Lenne, spécialisée en physique de la dynamique cellulaire et de la morphogenèse tissulaire. Mes travaux de recherche ont porté sur les liens entre les principes biophysiques de la morphogenèse et les signaux régulant le destin cellulaire dans des modèles organoïdes.

Mon parcours pharmaceutique, intégrant une diversité de disciplines, ainsi que mes expériences professionnelles guidées par la filière recherche, ont grandement contribué à mon épanouissement professionnel.

julia Toucheboeuf

Pour mon stage à l’étranger dans le cadre de la filière recherche, je suis partie à Seattle, aux États-Unis, où j’ai été accueillie par l’équipe de Nina Isoherranen, au sein de la Faculté des sciences pharmaceutiques de l’Université de Washington.

Mon projet portait sur l’influence des hormones féminines sur la pharmacocinétique des cannabinoïdes (THC et CBD). Ce stage a été une expérience extrêmement enrichissante, car il m’a permis de développer des compétences nouvelles pour moi, en chimie analytique et en pharmacocinétique. J’ai notamment réalisé des dosages en LC-MS/MS et effectué de la modélisation in silico.

J’ai réalisé ma 6e année de pharmacie en Master 2 Pharmacologie et Toxicologie à Strasbourg. Mon stage de fin d’études s’est déroulé à l’Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier, dans l’équipe de Céline Gongora, sous la supervision de Fanny Leenhardt et Philippe Pourquier.

Mon objectif est maintenant de candidater à une bourse de l’école doctorale CBS2… il ne me reste plus qu’à croiser les doigts !

Timothy LEVIN

J’ai effectué un stage de 5e année recherche en Chine, au sein de l’Hôpital Changzheng de Shanghai, dans une équipe affiliée à la Marine Nationale Chinoise et à l’Université de Médecine Traditionnelle Chinoise de Shanghai. Mon objectif était de trouver un stage en chimie analytique, avec un lien fort à la pharmacognosie. Le sujet proposé répondait parfaitement à ces attentes : le développement d’une méthode de dosage par LC-MS/MS pour le Zhibaianshen, un médicament traditionnel chinois à base de plantes, utilisé notamment contre l’insomnie et la dépression.

Ce stage m’a beaucoup apporté, tant sur le plan personnel que professionnel. J’ai gagné en autonomie — la barrière de la langue m’ayant souvent poussé à trouver les réponses par moi-même —, enrichi mes connaissances théoriques et pratiques, tout en découvrant une culture et un mode de vie radicalement différents. Cette expérience a renforcé mon intérêt pour la chimie analytique et constitue un véritable atout dans mon parcours.

J’ai ensuite réalisé mon stage de Master 2 au laboratoire PRISM (Inserm U1192) de l’Université de Lille. Mon travail a porté sur la recherche d’une signature peptidique chez des souris traitées avec le venin d’une grenouille arboricole amazonienne, récemment associé à une potentielle activité antileucémique. J’ai réalisé notamment de l’imagerie par spectrométrie de masse et du séquençage de novo de peptides, ce qui m’a conforté dans mon choix de poursuivre en thèse dans le domaine de la protéomique.

Ce stage m’a permis de valider mon Master 2 Biologie Moléculaire et Cellulaire, spécialité Biochimie et Biologie Moléculaire – parcours Molécules et Cibles Thérapeutiques, cohabilité par l’Université Paris Sorbonne et le Muséum National d’Histoire Naturelle.

Roxane CANTIN

J’ai eu la chance d’être sélectionnée par Mitacs, un organisme canadien, qui m’a offert une bourse pour effectuer mon stage de 5e année de la filière recherche au Québec, à Chicoutimi. Mon projet portait sur l’étude du gène Pabpn1, impliqué dans une forme rare de dystrophie musculaire. J’ai ainsi pu analyser, sur des myoblastes de souris, les effets de la suppression de ce gène et son impact potentiel sur le système ubiquitine-protéasome.

Au-delà de l’aventure humaine et de la découverte d’une nouvelle culture, ce stage m’a permis de me familiariser avec la culture cellulaire et d’approfondir mes compétences en biologie moléculaire, notamment à travers des techniques comme la RT-qPCR.

Je viens de terminer mon Master 2 Toxicologie Environnement Santé (TES) à Paris. J’ai d’ailleurs eu l’opportunité de revenir au Québec pour un second stage, cette fois consacré à l’étude des perturbateurs endocriniens retrouvés chez les coiffeuses et les esthéticiennes. L’objectif est d’évaluer leurs effets sur des cellules saines et cancéreuses de la glande mammaire. J’espère pouvoir poursuivre dans cette voie en débutant un doctorat au sein de ce laboratoire.